>> suite du lac [PV Hylina]

Il laissa en suspend son sourire éternel, ainsi que son regard langoureux.
Magnifique, dit-il. Si c'était à refaire, je n'hésiterait pas une seconde...
Il la regarda avec intensité, content, pour une fois, de la laisser sans voix.
Habituellement, c'était plutôt le contraire.
Il profita de l'intrusion de cette hésitation chez son amour pour l'encourager.
Tu voulais dire ? dit-il dans un sourire éblouissant.

Kléber lui sourit, d'un sourire qu'il voulait dévastateur.
Si tu le dis.
Il posa son menton sur l'épaule de sa bien aimée.
Le silence s'installa, mais un silence bruyant de mots d'amour qu'il lui criait.
Il rompit ce silence merveilleux.
Où ranges-tu tes accessoires musicaux ?
La curiosité l'avait repris.

Kléber s'écarta, sentant qu'il la gênait dans ses mouvements.
Il mourait d'envie de découvrir tous ses secrets.
Tu me montres ?
Il lui fit une douce caresse dans le dos et se leva en direction de l'armoire, sans même avoir attendu de réponse.
Mais il ne l'ouvrit pas, il patienta en observant les détails des inscriptions dans le bois du meuble.
*C'est magnifique !*

Kléber frémit quand elle posa sa tête contre son épaule.
Sa peau se consuma à son contact et une chaleur intense se délivra dans tout son corps, comme d'ordinaire.
Quand elle ouvrit la porte, la vue des instruments entassés et scintillants lui fit ouvrir la bouche autant que la porte.
Il observa attentivement les diverses couleurs qui le charmaient et qui dessinaient habilement les contours de plusieurs guitares qu'il ne voyait qu'en rêve.
Le moment lui parut fabuleux, être ici en une telle compagnie !
*Hilyna et ses trésors, de quoi être heureux toute ma vie !*
Il s'approcha et retint son doigt à quelques centimètres du matériel.
D'un air fébrile, et d'un regard inquisiteur, il demanda :
Je peux ?

Kléber s'avança de quelques pas et attrapa délicatement une petite guitare ressemblant à celles des pays Orientaux, ne possédant que trois misérables cordes.
Elle était malgré cela en très bon état, tout en gardant un aspect brute de sa fabrication.
Elle n'était pas vernie.
Il s'installa sur le lit tout près de son Ange et se mit à gratter les cordes faiblement.
Il essaya d'imiter les gens qui vagabondaient dans les rues, qu'il avait vus quand il était parti en vacances.
Tout ce qu'il produisit fut un terrible son : "vrouiiing".
Il la reposa et s'attaqua à une autre merveille qu'il déposa dans les bras de son amoureuse.
Joues-en, moi, je ne sais pas.
Il ne voulait pas reproduire une autre catastrophe sonore, et il savait qu'elle en ferait bon usage.

Kléber s'était levé pour chercher d'autres merveilles dans l'armoire des anciens temps.
Ses yeux se posèrent à nouveau sur les incrustations du bois et laissa courir ses doigts sur la porte.
Il se demanda quel instrument il allait sortir quand l'air qu'Hilyna commençait à jouer le stoppa net dans son élan.
Il se retourna et les larmes lui vinrent instantanément. Il essaya de les cacher mais deux ou trois roulaient doucement sur ses joues.
Il s'approcha alors du piano et ses doigts se souvinrent des leçons personnelles que sa jeune soeur lui donnait.
Cette musique étant sa favorite, il avait voulu lui faire une surprise pour son dixième anniversaire et l'avait apprise par coeur.
Du coup, il se rendit compte qu'elle lui manquait atrocement.
Il s'arrêta de jouer et laisse Hilyna finir, tout en la regardant amoureusement.
Il finit par s'assoir à côté d'elle et, tout en la prenant par la taille, posa sa tête sur l'épaule de la jeune fille.
Quand le silence reprit le dessus, la dernière larme franchit ses paupières à présent fermées et sa tristesse évacuée le rendit mal à l'aise.
C'était magnifique, dit-il d'une voix tremblante.

Les mains douces d'Hilyna se retrouvèrent sur les siennes et il se rendit compte à quel point il s'était laissé aller.
*Quel crétin, bon sang !*
Il ravala ses larmes et s'essuya rapidement le visage d'une main, qu'il remit dans celle de sa propriétaire.
Je suis désolé, ma soeur me manque horriblement, alors...
*Ah que je suis nul !*